Rencontre autour des Tiers-lieux nourriciers au Moulin de Retournay

Tôt ce matin du 16 juillet, nous voilà en route, Jean-Louis et moi, pour le Moulin de Retournay à Marnes dans les Deux-Sèvres pour une rencontre autour des Tiers-lieux nourriciers.

Le Moulin de Retournay

Qu’est ce donc que ce nom bizarre ?

Essai de courte définition : un tiers-lieu, dans son acception habituelle, est un espace situé « entre la maison et le travail » (comme une sorte de café où on peut à la fois écrire, réfléchir, se rencontrer et boire un verre). Nourricier c’est à dire que ce lieu permet en plus de se nourrir grâce à un jardin partagé, un espace de maraichage, un élevage ou tout cela à la fois.

En effet, de plus en plus, et ce partout dans le monde, des gens se rassemblent pour imaginer des lieux alternatifs où se mêlent à la fois envie d’autonomie et nécessité de faire ensemble et de vivre autrement. D’être plus en accord avec la nature, la terre, le partage et la solidarité.

Ici, nous étions une trentaine de personnes engagées dans cette réflexion et, à l’initiative de la Coopérative des Tiers-lieux de la Région Nouvelle Aquitaine, et en présence d’élus et techniciens de cette même région, nous avons confronté nos idées et parlé de nos projets.

Un des objectifs de cette rencontre était d’échanger sur nos pratiques et questionnements, mais aussi de sensibiliser les élus à la mixité de nos tiers-lieux et à leur financement possible sur des axes hybrides. En effet, il s’avère que nous ne sommes pas uniquement des espaces de coworking ou de Fab-Lab (Encore de nouvelles appellations pour dire tout simplement « espace de travail partagé » ou « espace de bricolage partagé » -avec notamment de nouveaux outils comme l’imprimante 3D ou la découpe laser).

Les hôtes de ce très beau site, où voisinent ancien moulin, petit château et gîtes, nous parlent de leur projet en cours, à savoir confier, puisqu’ils sont à la retraite, les quelques 17 hectares de terre à des agriculteurs, maraichers et éleveurs partageant leur envie de poursuivre une agriculture biologique et respectueuse de l’environnement et leur projet de tiers-lieu.

Et puis c’est au tour de 3 autres tiers-lieux sélectionnés par la Région pour leur projet mixant art, jardins, travail partagé, petite épicerie et espaces de convivialité ou de restauration.

À la Motte, Du beurre dans les haricots et Les Usines ont ainsi pu exposer leurs projets et de les passer au crible des questions et suggestions des participants.

Autant de lieux, autant de projets singuliers.

Pour nos amis belges de Du beurre dans les épinards, très engagés dans l’humanitaire et… l’humour, il s’agit de créer une épicerie solidaire, des ateliers de transformation et un lieu de convivialité et surtout de partager espaces, travail, récolte et savoir-faire avec les plus démunis en offrant par exemple, des paniers à moindre coût financés par la générosité de ceux qui possèdent un peu plus.

Pour eux, il s’agit de produire, transformer, nourrir dans un circuit court et avec le souci d’être le plus en adéquation possible avec la nature et ce qu’elle nous offre, tout ceci dans une grange de 500m2. Le hic est la mobilité car ce lieu se trouve excentré et sans transports publics pratiques.

Pour Les Usines de Ligugé, important tiers lieu de la Région situé près de Poitiers, la réflexion actuelle concentre les projets liés aux nombreux espaces de jardins à partager ; entre jardins familiaux, espaces de maraichage, jardin de plantes médicinales, ou autre projet à inventer. Il est question de trouver les bonnes personnes et la bonne organisation entre le volontariat bénévole, pour certaines parcelles et le professionnalisme pour d’autres. L’envie est aussi de créer une boutique et un café, mais sans se lancer forcément dans de nouveaux  travaux.

À la Motte se pose aussi la question du jardin partagé, où il faut encore trouver d’autres petites mains agiles que celles des initiateurs, à savoir Jean-Louis, Anita et Sophie. L’organisation, les semis, les plantations, l’arrosage, la cueillette et les autres activités nécessaires à la vie de ce grand jardin en permaculture, demandent un bénévolat assidu qui n’est pas encore bien présent…En effet, ce jardin, créé à l’origine pour nourrir les quelques familles habitant sur le site, doit trouver sa légitimité et son fonctionnement dans la vie de la toute jeune association encore tâtonnante dans sa gouvernance partagée. Pour autant, on sent frémir, ici et là, l’envie de s’y mettre…peut-être avec une tentative de « planification-partage » ?

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